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Return to the basics (3)

La sensibilité de votre appareil photo

Quand on parle de sensibilité en photo, ce n’est pas pour dire que les appareils photos sont particulièrement fragiles (ils le sont au même titre que tout autre outil de haute technologie). Le terme sensibilité nous vient de l’argentique : c’est la sensibilité de la pellicule, c’est-à-dire la manière dont elle va capter la lumière. Elle est exprimée en Iso (ou en Asa). Plus le chiffre Iso est élevé, plus la pellicule (ou désormais le capteur) est sensible (elle est aussi dite rapide). Ce qui signifie que pour un même couple vitessediaphragme (voir mes deux tips précédents sur le sujet), on pourra photographier dans un environnement plus sombre.
Dans les tips précédents, ont été évoqués les différents paramètres influençant la prise d’une photo, soit la vitesse de déclenchement, et l’ouverture. Prenons un exemple, si on veut photographier un sujet en mouvement, pour que le sujet soit net, on doit augmenter la rapidité de déclenchement (ce qui signifie opter pour un temps de pose plus court). Oui, mais… si on augmente la vitesse de déclenchement, on perd en luminosité (l’ouverture du diaphragme, par exemple, on devra alors ouvrir le diaphragme d’un indice de luminosité supplémentaire, ce qui signifie choisir un chiffre plus petit). Ce n’est pas très grave me direz-vous : a priori, non, quand on est dans une situation du style je suis au 1/1000e de seconde et mon ouverture est de 8. Si je dois passer au 1/2000e de seconde, je devrai ouvrir à 5.6 pour avoir exactement la même quantité de lumière. Jusque là, ça va. Mais imaginons que j’étais déjà à 5.6 au 1/1000e sec… et que l’ouverture maximale de mon objectif soit 5.6 (outre que ce n’est pas très recommandable point de vue qualitatif de photographier à pleine ouverture, mais bon, on n’avait pas le choix).

Quand la résolution d’un problème en entraîne un autre

Voilà où intervient notre sensibilité que je n’avais pas encore évoquée. Le couple 1/1000e sec à 5.6 était valable pour une sensibilité de 200 iso. Je peux donc, si je veux travailler au 1/2000e sec pour des raisons de netteté de mouvement, monter la sensibilité à 400 iso ou même à 800 iso. Géniaaaaaaaaaaaal !
Oui, mais… ne vous avais-je pas dit (et je ne suis pas la seule) que bien souvent, en photo, la résolution d’un problème entraîne un autre problème ? Le problème dans ce cas-ci, c’est que monter en sensibilité est inversement proportionnel à monter en qualité. Quelle qualité ? Avec plus d’iso apparaîtra ce qu’on appelle le bruit (certains le comparent au “grain” de l’argentique, mais ce n’est pas tout-à-fait la même chose). Avec plus d’iso, on perd en saturation et en rendu des couleurs. Avec plus d’iso, on perd… en netteté. Forcément, comme on va gagner du bruit, on va essayer de diminuer ce bruit, en diminuant le bruit, on perd par conséquent en netteté 🙁
On n’est pas rendus, me direz-vous. Ben non ! Heureusement, les fabricants travaillent continuellement sur le sujet et plus un appareil photo est haut dans la gamme, plus il permettra de photographier à sensibilité élevée avec une qualité satisfaisante (à défaut d’être acceptable à mes yeux, mais, encore une fois, c’est un avis personnel). Ils fabriquent aussi des objectifs plus lumineux. Qui, parce qu’ils sont plus lumineux, sont plus lourds, plus grands et… plus chers.

Voici une photo prise à une sensibilité de 1600 iso. C’est déjà limite point de vue vitesse de déclenchement, mais j’essaie de me limiter à cette sensibilité, qui ne me satisfait déjà qu’à moitié. Sur la première photo, à cette résolution et à cette taille, la qualité semble acceptable, sauf que les couleurs sont comme un peu délavées.

jumping

Quand on agrandit, on voit le bruit dans la veste, ce sont ces petits points. En outre, à cette sensibilité, même avec un objectif de bonne qualité comme les Nikon, apparaissent ce qu’on appelle des aberrations chromatiques, dont cette légère dominante magenta dans les noirs de la veste (qui me donne des boutons !).

 

crop bruit

Quand on manque de lumière comme ici (un concours indoor dans un hall insuffisamment éclairé pour la photo), on n’a pas beaucoup de possibilités de s’en accommoder. Il est très périlleux d’utiliser un flash, car ça déconcentre les chevaux et la lumière est trop contrastée alors (sans oublier les yeux rouges des chevaux et cavaliers) avec de grandes ombres très disgracieuses. Ou on en prend son parti parce qu’on a besoin des photos et on est moins exigeant avec la qualité : il faut que le cheval soit net, donc on ne regarde pas trop à la qualité des couleurs et au bruit.

La photo d’en-tête est prise au même endroit avec un flash, mais les conditions n’étaient pas les mêmes : on avait plus de temps pour fignoler la composition et l’éclairage…

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